mercredi 7 septembre 2011

Le deuil

"Aimer, perdre et grandir"  Voilà le titre d'un livre de Jean Monbourquette que mon père m'avait subtilement refilé au début de ma vingtaine, alors que je vivais une peine d'amour, et par le fait même, un deuil. Ce petit bijou, qui se lit autant de la première jusqu'à la dernière page, ou au hasard en l'ouvrant où nos doigts se posent, traite, vous l'aurez deviné: du deuil. Petits ou grands, que ce soit la perte d'un emploi, la fin d'une relation, la mort d'un être cher, peu importe c'est toujours la perte d'un amour.
Ce n'est pas par hasard, si ces derniers jours, ce titre m'est revenu en mémoire...

Ces derniers temps, ma vie est touchée directement ou indirectement de plusieurs pertes: le retour au travail et le constat de plusieurs personnes qui me sont chères et qui nous ont quittés pour aller travailler ailleurs, la perte d'un amour de longue date, un ressemblement entre amies pour souligner le départ d'une amie pour la Suisse, le départ pour 10 mois en Afrique d'une grande et précieuse amie, puis une rencontre chez Mira pour m'informer du déroulement de la semaine d'évaluation de Baroque qui aura lieu en novembre et de son départ éventuel pour l'entrainement.

C'est aujourd'hui que j'ai réalisé l'ampleur de la présence de cette réalité dans ma vie dernièrement. En après-midi, je constate qu'une élève pleure silencieusement dans mon cours. Afin de la réconforter, je demande aux élèves de sortir un certain document et j'en profite pour l'amener à l'extérieur pour qu'elle me partage le poids de sa peine. Cette élève, toujours enjouée et dynamique, qui cajole Baroque depuis son arrivée, me confie que son chien était malade et qu'ils ont dû le faire euthanasier en début de semaine. Puis là, voir Baroque lui ramenait toutes ces émotions qu'on ne peut éviter et que l'on doit se permettre de vivre lorsqu'on vit un deuil. Je partageais tellement sa peine, et sans vouloir la minimiser et avec tout le respect que j'ai pour elle, c'est en soirée, alors que je parlais avec ma meilleure amie, qu'une empathie jusqu'ici jamais ressentie m'a submergée. Vendredi, cette femme courageuse devra mettre au monde cet enfant qu'elle porte depuis 24 semaines et qu'elle sait non-viable. Impossible de se préparer à un tel deuil. Impossible de prévoir les émotions qui viendront...

J'ai réalisé que mes propres deuils se vivront à des degrés différents et à leur rythme. J'ai aussi compris qu'il est impossible, et que cela ne sert à rien, d'anticiper les émotions afin de se préparer à un départ...
Et puisque qu'après la mort vient toujours une renaissance, je m'inspire des arbres qui laissent partir leurs feuilles sans douter qu'un nouveau printemps viendra.

3 commentaires:

  1. Elle est belle cette dernière phrase de ce post ;)

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  2. Superbement écrit ce post Dominique... L'art de traiter de différentes épreuves sur un seul fil conducteur, le deuil... et avec une note d'espoir à la fin. J'ai lu, et je vais relire...

    Mes pensées à toi, à cette élève, à cette mère

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  3. le livre est chez nous !!

    ta cousine Élise

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