jeudi 28 avril 2011

Phobies?

Tous les experts en psychologie s'entendent pour dire qu'il n'y a rien de mieux pour surmonter une peur que d'affronter cette dernière à nouveau.

Constatant certaines "phobies" de Baroque (si je peux les nommer ainsi), j'ai travaillé fort, et parfois sans grande collaboration de sa part, pour faire tomber toutes ces peurs infondées de sa part.

Tout d'abord, depuis qu'il est ici, Baroque fige dès qu'il entend sonner les cloches (ULTRA bruyantes!!!) de l'église. Après 7 ans de cohabitation avec ces dernières, qui, je dois l'avouer, sont difficiles à ignorer, j'avais tout de même réussi à certains moments à ne plus les entendre. Et voici que mon calvaire recommence, puisque dès qu'elles se manifestent, Baroque devient anxieux. Comme je connais bien leur horaire, j'ouvre les fenêtres (pour que le son se fasse entendre ENCORE plus fort par Baroque), j'essaie de dégager une énergie paisible face à ces monstres qui nous indiquent l'Angélus de 18h, et je vaque à mes occupations habituelles afin que Baroque fasse de même. Cézar serait fier de mes efforts en ce qui concerne mon énergie, puisque ce soir, couché dans le salon, Baroque n'a pas bronché d'un poil lors des cloches de 18h45!!! (Heureusement, parce que j'étais sur le point d'aller allumer quelques lampions... Bon! Plus pour que le système informatique des cloches bogue que pour que Baroque s'y habitue!)

Ensuite, Baroque craint les êtres vivants immobiles!!??!! Aujourd'hui, nous avons eu une conférence de l'organisme FLAM qui venait nous rencontrer afin d'informer et de sensibiliser les jeunes sur ce que vivent les grands brûlés , puisque nous accueillerons bientôt dans notre école un jeune vivant avec cette différence. Baroque a longuement fixé le mannequin installé sur la table à l'avant, et il a ravalé ses jappements que je prenais le soin d'interdire. Ouf! Il s'en est fallu de peu!!!
Puis, en soirée, nous sommes allés marcher.  À Saint-Raymond, l'entrée du salon funéraire est ornée de deux gros lions en plâtre que Baroque craint plus que tout au monde. Évidemment, en marâtre que je suis, nous sommes encore une fois passés devant eux. Toutefois, cette fois-ci, au lieu de paniquer au point de vouloir se jeter au beau milieu de la rue, il m'a simplement collée un peu plus en leur jetant un regard interrogateur.

Finalement, ces derniers temps, sa plus grande peur reste... le vent! Dès qu'une bourrasque arrive par-derrière, il saute carrément partout, regardant dans tous les sens, les oreilles basses. :s Très difficile pour moi de lui expliquer que cette chose invisible est sans danger et comme je ne contrôle pas Dame Nature, ìl m'est plutôt difficile de travailler cette phobie.

Toutefois, s'il sent un courant d'air derrière son dos dans mon appartement alors que toutes les fenêtres sont fermées (à moins bien sûr que ce soit un Ange qui vienne le réconforter du bruit des cloches) c'est MOI qui sera morte de peur!

mercredi 20 avril 2011

Moi, mère poule?!!?

Je ne sais pas ce qui se passe avec moi. D'ailleurs, je n'ose pas trop y penser de peur de m'apercevoir que lorsque j'aurai des enfants, je pourrais me transformer en véritable mère surprotectrice!

Lorsque je pense à la mère que je veux être, je me visualise en nouvelle maman qui laisse ses rejetons faire leurs propres expériences, même si l'apprentissage sera parfois douloureux. Je me dis qu'une fois que j'aurai fait mes 1000 recommandations, que j'aurai donné le meilleur de moi, le reste ne m'appartient plus . Je ne suis pas en train de dire que je me libère des responsabilités qui viennent avec ce rôle, mais après tout l'amour que j'offrirai inconditionnellement, l'encadrement que j'installerai, et la prévoyance constante que j'assurerai, je sais qu'on ne peut jamais avoir le contrôle sur tout... C'est comme ça!

Mais voici que cette semaine, mes beaux idéaux ont été mis à l'épreuve.

Un soir, en revenant de travailler, je prends tous mes trucs dans l'auto et Baroque attend sagement que je lui indique de sortir. Ce soir-là, j'avais les bras particulièrement chargés de sacs... Et voilà que Baroque saute de l'auto et se retrouve au beau milieu de la rue. Rien de bien grave en tant que tel! C'est plutôt ma réaction qui m'a fait peur!! Je me revois, angoissée, les mains pleines, à rappeler Baroque qui est revenu bien docilement vers moi...

Aujourd'hui, c'est la tempête. Baroque adore la neige! Comme nous sommes revenus tôt à la maison, il me demande à plusieurs reprises pour sortir sur le balcon à l'arrière. C'est le bonheur pour lui!! Il a accès au toit de l'appartement d'en-dessous, sur lequel il passe parfois plusieurs minutes à regarder, hautement perché, tout le village. Toutefois, aujourd'hui, la neige semble plus amusante que jamais. Soudain, j'entends un grand coup dans la porte, je me lève et... j'aperçois Baroque qui freine à 2 millimètres du rebord du toit!!! :o Dans son excitation, il avait réussi à briser son collier. Encore là, rien de grave n'est arrivé. Il est revenu très enjoué dès que je l'ai appelé, mais moi, j'ai eu la peur de ma vie. J'ai donc passé la soirée à le surveiller dès qu'il voulait sortir. Je sais, ce n'est qu'un chien, et je pense à mes chums de filles qui doivent parfois vivre des émotions bien plus intenses avec leurs enfants.

Quoiqu'il en soit, ça m'a rappelé une belle histoire que mon père m'a racontée...

Lorsqu'il était jeune, mon père avait pris l'auto de ses parents, en pleine tempête, avec l'accord de ces derniers. Sur la route sinueuse entre Ste-Catherine et Valcartier, il avait dangereusement dérapé. À son retour, plutôt que de le réprimander, mon grand-père avait installé des pneus à clous sur sa voiture, se disant que s'il prêtait son auto à son fils, au moins il serait en sécurité.
Je pense que c'est un bel exemple d'un parent prévoyant...

En fin de semaine, comptez sur moi! Je vais acheter un collier plus solide à Baroque!!!

mercredi 13 avril 2011

La confiance

En fin de semaine, je suis allée faire un tour à la cabane à sucre familiale d'une amie. Jétais accompagnée d'une autre amie qui a comme philosophie profonde qu'un chien doit vivre une vraie vie de chien, c'est-à-dire pouvoir courir partout, en toute liberté, dépenser au maximum son énergie en explorant la nature et par-dessus tout: ne surtout pas passer sa vie en laisse!

Je partage entièrement cette vision! Quoi de plus agréable que de sortir avec son chien, de le laisser s'occuper librement et de tout simplement le rappeler et de le voir revenir docilement s'il dépasse les limites.
Lorsque j'avais 20 ans et que nous avons eu Scotch, j'ai naturellement agi de la sorte, et bien qu'il ait eu quelques écarts de conduite sans conséquence réelle, mon fidèle chien est toujours resté à mes côtés.

Et voilà qu'en fin de semaine le doute et la culpabilité m'ont submergée.
La culpabilité de laisser Baroque en laisse dans cet environnement de plaisir (et je dois dire que mon orgueil en prenait aussi tout un coup! De quoi aurais-je l'air? D'une fille qui garde son chien en laisse parce qu'elle n'a pas le contrôle? Non!!! C'était hors de question!)
Puis en même temps, je doutais... Qu'allait-il faire? Allait-il obéir au rappel? S'il se sauve, je fais quoi????

Finalement, j'ai cédé. Honnêtement, il m'aurait été très difficile de faire autrement devant l'insistance persistante de ma chum ;)
Et j'ai passé un dimanche après-midi, entouré de gens enjoués, sous un soleil ardent, les deux heures les plus PÉNIBLES de ma vie!!! Je ne pense pas avoir pris trop de place cette journée-là. Je suis restée les yeux fixés sur Baroque (qui s'amusait follement et sans problème avec Mozart dans la neige), je n'ai parlé à presque personne et j'ai demandé à plusieurs reprises (intérieurement bien sûr!) à ma défunte Mamie de s'arranger pour que tout se passe bien. Ouf!

Je sais, c'en est presque ridicule! Ce soir, comme tous les soirs depuis cette journée éprouvante, Baroque dort paisiblement à mes côtés et rien de tragique n'est arrivé. J'ai compris que de lui donner ma confiance allait probablement m'apporter sa fidélité. J'ai aussi compris que mes craintes n'étaient pas fondées. Depuis son arrivée, j'ai constamment socialisé Baroque et il adore les gens. Ça allait de soi qu'il allait rester près de nous. Parfois, notre difficulté à faire confiance ne vient pas de l'autre... C'est plutôt notre propre confiance qui est mise en cause.